Module 1
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1.1. Naissance et évolution du concept
A. De l’origine et fondements du conceptLa prise de conscience sur les rapports et interactions entre activités humaines et celles de l’environnement, qui sous-entend l’écosystème ne date pas d’hier : elle était déjà soucis de préoccupations depuis le temps de gloire des philosophies grecques et romaines.
Cependant, la concrétisation de ces premières réflexions n'apparaît que dans la deuxième partie du XXe siècle, pour permettre au fil du temps, l’adoption du concept de développement durable, conçu de manière progressive au cours des trois dernières décennies du siècle. En 1951, l’Union internationale pour la conservation de la nature ou UICN publie l’un des premiers rapports sur l’état de « l’Environnement » dans la totalité des pays membres des nations unies, et dans la totalité des continents du globe. Il s’agit alors d’un rapport promouvant initialement des perspectives d’interactions équitable entre le domaine de l’économie et celui de l’écologie. Les constats qui ont marqués les années 60, ont permis d’évoquer l’hypothèse que les activités économiques portent atteintes à l'environnement, dans son intégralité (les pollutions des usines qui entraînent un long cycle de pollution pouvant être aérien et marin) Ainsi, le « Club de Rome » interpella le reste du monde en 1970 sur le danger que représente un développement basé sur la seule dimension économique à savoir la croissance, ainsi qu’un accroissement démographique trop important, en termes de gestion et d’exploitation des ressources, de pollution et d’abus sur les gisements naturels et autres systèmes écologiques exploitables. Bien que jusque-là, la réalité confirme que pour beaucoup encore : l'émergence économique et la préservation de l’environnement sont considérées comme incompatibles et contradictoires. En 1972, la veille de la conférence des Nations-unies sur l’environnement qui s’est déroulé à Stockholm) , son organisateur, Maurice STRONG, intègre lors d’une thématique sur « le réexamen des liens entre environnement et développement », l’initiative d’un modèle de développement économique en parfaite adéquation avec l’équité sociale et la conscience écologique incarné de prudence, qui serait fondée, cette fois-ci, sur la suppression des contraintes , le soulagement des besoins plutôt que sur une doctrine de promotion incontrôlée et exagéré de l’offre. C’est à partir de cet instant qu’est né le premier concept d’éco-développement, précurseur du concept du développement durable qui apparaît dans le 1972, le rapport Meadows (Halte à la croissance ?, Club de Rome) Une base conceptuelle exploitée par le français Ignacy ISACHS, qui travaille sur une initiative de réconciliation, voire de symbiose entre le « développement humain » et l'environnement », pour lui deux sous-concepts indissociables, évoquant ainsi la remise en question des modèles de développement adopté par le « Nord » et le « Sud », un choix de modèle, particulièrement contradictoire, pouvant être le premier facteur de la fossé grandissante englobant le domaine économique et environnementale Cette même conférence sur l'environnement qui s’est tenu à Stockholm se focalise donc consciemment sur les principaux tenants du développement. Concrètement, elle aboutit à la conception et mise en œuvre du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement ou PNUE, partie intégrante et complémentaire du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) Progressivement, la notion d'éco-développement s’estompe du vocabulaire international, pour ne garder que le concept, voire le modèle d'un développement prenant également en compte les exigences sociales et écologiques, outre les contraintes et exigences économiques. Un modèle de développement qui compte bien poursuivre son chemin, par l’intermédiaire des actions des associations, ONG et institutions œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement. C’est à partir des années 80 que l’on constate et perçoit réellement l'existence de pollutions extra frontalières, provoquant les troubles climatiques tels que la détérioration de la couche d'ozone, la dégradation du temps accompagnés de ses pluies acides, l’érosion et la déforestation. Depuis, la nécessité et la prise de conscience internationale fait naître l’initiative d’une solidarité planétaire en matière d’écologie et d’environnement. C’est en 1987, dans l'édition et la publication du compte rendu (voire rapport), intitulé : “Notre Avenir à Tous”. attribué à la commission des Nations Unies sur l’environnement et le développement, que l’on inaugure pour la première fois le terme de "Sustainable Development", initialement proposé par l’UICN en 1980 dans la publication de son analyse sur la stratégie mondiale de la conservation . Le terme fut donc naturellement traduit en français par « développement soutenable » puis « développement durable ». Un concept, plus qu’un simple terme, dont la philosophie évoque un développement qui satisfait aux nécessités du moment présent sans compromettre la possibilité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. C’est en 1992 à Rio de Janeiro que le concept développement durable sera consacré par 182 États pendant la conférence des Nations Unies sur le Développement et l’Environnement, connu aussi sous la dénomination de « sommet de la Terre ». Plus tard, une autre conférence mondiale sur les droits de l’homme (ayant eu lieu en Vienne) en 1993, avait imposé ses exigences sur le droit de la communauté et de ses membres à un environnement sain, et le droit à l'évolution ainsi qu’au développement deux impératifs sujets à controverse et autours duquel des États Membres s’étaient opposés traditionnellement. B. De l’historique des sources environnementales des principes du développement durableParallèlement ,et à l’origine, se souciant avant tout de la pollution de l’environnement et l’épuisement des ressources naturelles, les actions issues des Accords Multilatéraux sur l’Environnement, lors de sa première édition (se focalisant sur des accords et des décisions portant sur une préoccupation spécifique sur la préservation des ressources tel que la faune et la flore), s’est trouvé recadré pour une deuxième génération (1972) incluant les interactions entre le développement des sociétés et l’environnement.
Les actions issues des décisions des Accords Multilatéraux sur l’Environnement deviennent alors trans-sectorielles et intégrale. De ces Accords sont nées les initiatives de convention sur les changements climatiques qui ont essentiellement pour objectif la gestion et la prouesse de contenir la concentration de gaz à effet de serre (dans l'atmosphère) à un degré préservant le système climatique de toutes dégradations directes et immédiates. Par ce fait les pays membres de l'OCDE se sont convenu à garder au même niveau, voire réduire, (à partir de l’an 2000), leurs production et pollution de (et par) gaz nocif ; au même seuil qu’en 1990. Des engagements qui se sont concrétisés en 1997, par l’adoption du le protocole de Kyoto qui définit les impératifs de réduction destinés aux pays. Au cours des différentes rencontres successives, à savoir : celle de Buenos Aires en 1998, celle de Bonn en 1999, La Haye en 2000, la concrétisation et la mise en œuvre des dispositions du Protocole de Kyoto se trouvent confrontées à des obstacles croissants, spécifiquement, par l’adoption et la mise en œuvre effectives des recours de flexibilité (à l’instar des permis à polluer, et de la création du concept de développement propre). Plus récemment dans le cadre des accords de Paris (COP 21) et à Marrakech (COP 22), l’accent a été mis comme pour le protocole de Kyoto sur le passage à l’acte notamment concernant le réchauffement climatique. A retenir...
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